L’existentialisme et
l’absurde dans L’étranger d’Albert
Camus et Notes d’un souterrain de
Fiodor Dostoïevski
L’existentialisme, c’est « Exister en vérité, et donc
pénétrer son existence avec conscience, à la fois pour ainsi dire
éternellement, loin au-delà d’elle et cependant présent en elle dans le
devenir » [1].
Cela veut dire que l’homme existe en premier lieu et prend conscience de son
existence en deuxième lieu. Cette conscience donne lieu à des sentiments comme
l’angoisse, la souffrance, le combat, la culpabilité et la détresse, ce qui
ensuite se transforme en une sorte de liberté. L’homme se définit
tranquillement par la découverte de sa vérité qui devient sa
réalité : « le mérite dans la philosophie [existentialiste] est
justement de chercher dans la notion d’existence le moyen de penser » [2]. Tout homme
conscient sait qu’il doit faire face à ses sentiments comme l’angoisse et il
doit assumer son rôle face au monde. Il accepte donc la responsabilité de ses
choix. Pour être libre, il doit aussi respecter la liberté d’autrui, ce qui est
le problème général d’une société plutôt irrationnelle, mais qui se croit tout
autre.
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Fiodor Dostoïevski |
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Albert Camus |
Le contexte sociohistorique et culturel dans les romans déclenche une prise de conscience existentialiste chez les narrateurs.
Notes d’un souterrain de Dostoïevski

Dostoïevski s’oppose aussi fermement à la qualité
rationnelle de l’homme. Par la recherche du logos, quelques philosophes de son
époque prônent cette qualité chez l’être humain. Le logos signifie « à la
fois [le] discours, [la] capacité de parler, d’entrer en contact avec quelqu’un
d’autre, mais aussi [la] raison, [la] capacité de réfléchir et de comprendre le
monde » [4].
C’est par la quête de vérité et la connaissance rationnelle que l’homme devient
un être de sagesse d’après les penseurs rationnels. L’homme du souterrain ne
croit pas à ce concept. En vérité, il contredit, à travers Notes d’un souterrain, ceux qui expliquent l’importance de
l’élévation de l’âme à un rang supérieur par la connaissance et la quête de la
réalité et de la vérité. L’homme doit être raisonnable, bon et juste pour
arriver à cette quête. Dostoïevski se moque de cette pensée en mettant au monde
un personnage pour qui la réalité est irrationnelle, consciente et méchante.
Dans la première partie, l’homme du souterrain explique ce qu’il a ressenti la
première fois qu’il a été conscient de sa méchanceté :
À me sentir archiconscient d’avoir, ce
jour-là, commis une fois de plus quelque chose de dégoûtant, qu’une fois de
plus ce qui était fait était fait, et au fond de moi-même, en secret, à me
ronger, me ronger à belles dents, à me tracasser, à me tourner les sangs,
jusqu’au moment où l’amertume faisait enfin place à une douceur infâme,
maudite, et enfin à une définitive, une véritable jouissance. (P. 48.)
Cette accumulation illustre l’irrationnelle conscience de
l’homme du souterrain, elle rajoute un effet de certitude dans ce qui est plus
ou moins facile à cerner pour les autres, c’est-à-dire, l’effet de jouissance
après un acte de méchanceté. C’est pour cela qu’il répète et rajoute des verbes
qui illustrent ses émotions. Il est vraiment certain que sa méchanceté, même si
sa conscience essaie de l’en empêcher, et sa nature le rendent heureux. Et de
là découle la pensée existentialiste de l’auteur russe. Il essaie de prouver
que l’homme n’est pas un être de raison et que c’est d’abord sa nature qui
prend le dessus. La conscience de l’homme apporte la liberté et la
responsabilité de son être dans la définition de l’existentialisme. Alors, s’il
est conscient et qu’il accepte d’être infâme, il est libre de l’être.
Également, il est important de souligner le mépris de l’auteur pour la philosophie matérialiste qui pousse le lecteur à comprendre d’où découle la pensée existentialiste dans les Notes du souterrain. Le matérialisme qui découle de la philosophie déterminisme est une doctrine sur la nature humaine qui affirme que la réalité est faite de matière formée par des atomes. Pour les matérialistes, même le sensible dont l’âme, les émotions et la conscience sont les conséquences d’un mécanisme. La philosophie matérialiste repose sur le principe que si tout l’univers est formé de matière, l’être humain de peut pas être libre, car tout repose sur les règles physiques[5]. Le protagoniste croit à la nature de l’homme, mais ne croit pas que la conscience soit une conséquence du mécanisme de l’homme puisque c’est la société qui transforme l’homme du souterrain en un homme abominable. Notamment, dans la deuxième partie où l’on revient en arrière, c’est-à-dire au début de la vingtaine de l’antihéros, on constate que celui-ci prend conscience de sa nature petit à petit. L’homme du souterrain, en rêvant d’être un héros, le héros que tout enfant veut devenir, voit son rêve sali par la société et devient petit à petit un être de débauche. Même s’il prend conscience du beau et du sublime, cela rehausse « la sauce » de cette débauche : « cette sauce était composée de contradiction et de souffrance, de déchirante introspection, et tous ces tourments, grands ou dérisoires, donnaient un certain piquant et même un sens à ma sale petite débauche, bref assumaient tout à fait le rôle d’une sauce » (p. 101). L’image de la société à travers la métaphore de la sauce est ici explicite pour illustrer que l’homme n’est pas devenu comme il est, c'est-à-dire un être débauché, tout seul, mais plutôt avec l’aide de la société. En effet, c’est la désillusion d’une société juste qui a poussé l’homme du souterrain à prendre conscience de sa nature. Par conséquent, ce n’est ni un mécanisme, ni une matière quelconque qui pousse l’homme à agir et à penser. Ce sont plutôt des situations limites qui aident l’homme à se confronter à lui-même ou à autrui pour atteindre son but ultime : sa liberté. Les situations limites sont des situations douloureuses dans lesquelles l’homme prend conscience de son rôle dans le monde. Celles-ci ne peuvent être réelles que par la violence, la souffrance et la douleur, car l’homme prend conscience de son inconscience face à son existence : « Vivre les situations limites et exister, c’est une seule et même chose »[6]. La situation limite avec laquelle l’homme du souterrain se définit se trouve dans la deuxième partie du roman lorsqu’il rencontre une prostituée nommée Lisa. Aussitôt qu’il se sent vulnérable devant cette femme, il essaie d’avoir du pouvoir sur elle en la rabaissant : « J’étais furieux après moi-même mais, bien entendu, c’était elle qui devait payer les pots cassés » (p. 166). De toute évidence, même sans être tout à fait explicite, Dostoïevski, avec les Notes d’un souterrain, prône une doctrine existentialiste à travers son désaccord sur le rationalisme, le socialisme et le matérialisme qui sont appuyés par plusieurs penseurs de son époque comme Nikolaï Tchernychevski.
L’étranger
d’Albert Camus
La réalité de la colonisation et l’exécution pénale sont des
faits sociohistoriques qui ont inspiré la pensée existentialiste de Camus. On
constate, en effet, que la colonisation de l’Algérie est une préoccupation
importante dans L’Étranger par la
présence de plusieurs éléments dans le cadre contextuel, le langage et les
personnages. D’une part, il y beaucoup de mentions de la ville d’Alger :
« ma chambre donne sur la rue principale du faubourg » (p. 35),
« J’ai pensé qu’ils allaient aux cinémas du centre » (p. 36),
« dans le petit café Chez Pierrot, à côté du marchand de tabac, le garçon
balayait de la sciure dans la salle déserte » (p. 36). Ces exemples
démontrent que les lieux où se déroule l’histoire sont importants pour le
contexte historique de l’époque. En effet, après avoir vécu la colonisation et
avoir été mis à l’écart, les indigènes, les Arabes, doivent s’adapter à un tout
nouveau milieu quand les Français leur permettent de revenir à Alger qui est la
capitale d’Algérie. Trente ans plus tard, tout est transformé à l’européenne
comme la présence d’un cinéma, d’un café et d’un faubourg l’indique. Le cadre
contextuel[7] est important
dans la mesure où il aide à comprendre pourquoi le personnage principal est
ignorant face à la société de son époque et ne la comprend pas, car il ne sent
pas tout à fait chez lui et ses voisins lui sont totalement
étrangés : « est entré mon deuxième voisin de palier. Dans le
quartier, on dit qu’il vit des femmes » (p. 45). L’écriture épurée
illustre un sentiment d’inconnu. De plus, le langage populaire typiquement
français d’Algérie appuie l’intérêt d’illustrer la colonisation. Par exemple,
dans la première partie, le protagoniste Meursault devient ami avec un de ses
voisins, Raymond, et leurs échanges correspondent bien à ce type de
langage : « Raymond m’a offert une fine » (p. 61). Il lui a
offert une cigarette. Cette phrase courte représente bien le langage de la
société à l’époque qui est un mélange entre les Français et les Algériens. Il
est épuré et simple. En effet, la phrase courte et le passé composé viennent
accentuer la simplicité de la parole du narrateur sujet. Les phrases sont
toutes indépendantes les unes des autres pour mettre en avant-plan la solitude
de Meursault face au monde. Cette solitude est alors ressentie à chaque phrase
qu’on lit. Et par celles-ci, on ressent bien l’absurdité et l’angoisse
existentielle liée à la société. Par ailleurs, les personnages sont eux aussi
une représentation de cette colonisation qui a eu lieu dans la deuxième moitié
du 19e siècle. Il y a donc le personnage principal, Meursault, sa petite amie
Marie, son voisin, Raymond qui a eu des désaccords avec la soeur d’un des
membres de la bande d’Arabes. C’est à cause de ces désaccords que Meursault se
retrouve mêlé au conflit et commet un meurtre : « Nous allions partir
quand Raymond, tout d’un coup, m’a fait signe de regarder en face. J’ai vu un
groupe d’Arabes adossés à la devanture du bureau de tabac. Ils nous regardaient
en silence, mais à leur manière, ni plus ni moins que si nous étions des
pierres ou des arbres morts » (p. 77). La comparaison de lui-même et de
son voisin à des objets sans vie montre que la tension du conflit est à son apogée.
Pour les Arabes, ils étaient déjà morts. Tout aurait pu être réglé avec une
simple discussion, mais cela ne se produit pas, car ils ne se comprennent pas
et ne veulent pas comprendre. Les actions et les relations des personnages
illustrent la complexité du problème de l’époque, c’est-à-dire
l’incompréhension des autres. Le problème vient que nous ne sommes pas seuls à
avoir une conscience. Les autres ont eux-mêmes une conscience et nous ne
pouvons pas la toucher ou la dominer. Nous ne pouvons donc pas maîtriser ce que
les autres voient et pensent de nous. Nous ne pouvons non plus juger la réalité
des autres. Il faut alors leur laisser leur liberté. Et c’est là que nous
comprenons que nous sommes seulement libres de nos propres actions et
décisions. Nous ne sommes pas libres de contrôler les situations limites et
nous ne sommes pas libres de diriger autrui.
Dans un roman existentialiste, le protagoniste est souvent
et même toujours un être solitaire. Pour ce type de personnage, le rapport aux
autres et à l’humanité est parfois une bonne chose, mais plus fréquemment une
mauvaise chose. Il est important de comprendre que bien souvent le héros est
incompris et pointé du doigt par les autres, mais quand il trouve une personne
qui le comprend, tout va pour le mieux. Le protagoniste est un être authentique
et c’est pour cela que ses relations avec les autres sont difficiles. C’est ce
qui se passe dans la deuxième partie quand Meursault rencontre les personnages
représentant la société, soit le juge d’instruction, l’avocat et l’aumônier. Pendant
son premier interrogatoire, Meursault dit au juge d’instruction qu’il ne
regrette pas son crime : « J’ai réfléchi et j’ai dit que, plutôt
que du regret véritable, j’éprouvais un certain ennui. J’ai eu l’impression
qu’il ne me comprenait pas » (p. 107). La gradation accentue la
conséquence de la réponse qu’il a faite au juge. C’est une conséquence importante
puisqu’elle consiste pratiquement à le condamnée d’avance. Il est devenu un
criminel endurci qui n’a pas droit à la clémence de la société. S’il avait
menti et dit qu’il avait regretté son geste, il aurait probablement eu
l’indulgence du juge. Tous ces personnages ne comprennent pas le protagoniste.
En effet, l’irrationalité de la société ne comprend pas la rationalité de
Meursault. Quand il se fait arrêter, le juge d’instruction essaie par tous les
moyens de faire avouer un meurtre prémédité à Meursault, mais il n’y parvient
pas, car la vérité domine, c’est seulement la faute du soleil. Plus le temps
avance, plus le juge d’instruction se lasse de l’étranger : « Peu
à peu en tout cas, le ton des interrogatoires a changé. Il semblait que le juge
ne s’intéressât plus à moi et qu’il eût classé mon cas en quelque sorte »
(p. 108). Le héros ne prêche que la vérité. Il ne comprend pas pourquoi les
représentants de la société veulent qu’il avoue ou qu’il dise quelque chose qui
n’est pas la vérité, qui n’est pas lui. Il refuse de se prêter aux conventions
de la société par la parole. Cela l’éloigne de plus en plus des autres et
surtout des représentants de cette société irrationnelle, car ce qui est le
plus étonnant c’est qu’elle prône le mensonge plutôt que la vérité et la
réalité. Elle a besoin de comprendre et de voir une raison pour un geste comme
le meurtre même s’il faut en venir aux mensonges et à l’irréalité. Voilà le
côté très absurde d’une société qui se dit rationnelle et véritable.
L’exécution pénale provoque encore aujourd’hui des débats
internationaux. Albert Camus fait une critique de ce sujet tabou. L’exécution pénale,
dans le roman, est sans aucun doute la situation limite que l’étranger
rencontre. Cette situation a pour fonction d’aider les dépassements (les
transcendances) de l’être qui existe. La transcendance[8] est liée à
l’esprit ou à l’âme d’un être qui dépasse le corps-organe. Pour les
existentialistes, cela signifie que l’être n’est pas une chose, mais plutôt un
être de conscience qui se définit par sa transcendance ou par son dépassement
dans le monde. Cela réveille l’affirmation de l’être qui veut vivre. En effet,
la finale du roman laisse le lecteur perplexe. On s’attache au personnage
principal à un tel point que son exécution nous reste au travers de la gorge.
On comprend qu’il a commis un crime, mais on ne comprend pas qu’il doive le
payer de sa vie, car il est seulement incompris de cette société dans laquelle
il vit. Mais, l’exécution joue un rôle très important dans l’Étranger, car elle
fait prendre conscience de l’irrationalité de la société au protagoniste. Le
matin de son exécution, Meursault se sent maintenant en paix avec le reste du
monde, même s’il est absurde : « je m’ouvrais pour la première fois à
la tendre indifférence du monde » (p. 183). L’oxymore donne ici un effet
de contraste important. Le monde est doux et sensible, mais indifférent et
insensible à la fois. Cela représente bien le côté absurde de la société dans
l’Étranger. Certes, la société se dépeint comme représentante de la raison et
de la droiture, mais ne comprend pas la raison et la droiture d’un homme qui ne
veut pas mentir pour être compris de celle-ci. Elle prône la justice et la
vérité, mais devient injuste quand elle demande le mensonge à cause de
l’illisibilité d’un geste. Absurde, n’est-ce pas? Mais, ce sont dans les situations
limites, d’après les existentialistes, où l’homme doit se confronter à lui-même
ou à autrui pour atteindre le but ultime : la liberté, qu’il prend
conscience de cette absurdité qu’est le monde[9]. Cette liberté
ne peut être réelle que par la violence, la souffrance et la douleur qui sont
très bien représentées par l’exécution finale du protagoniste dans L’étranger. Il devient, malgré une mort
certaine, un être libre, parce qu’il n’a pas laissé la société marquer son
authenticité.
Comparaisons
Le contexte sociohistorique, dans une œuvre littéraire,
déclenche une prise de conscience chez le narrateur et cela découle de la
raison d’écriture de l’auteur[10]. Pour
comprendre le contexte d’une œuvre existentialiste, il faut d’abord trouver la
situation limite, déterminer le conflit existentiel dans lequel il se joue,
discerner les actions qui peuvent régler le conflit et ensuite analyser la
finale obtenue. Pour ce qui est des Notes
d’un souterrain, on peut dire que les situations limites sont les relations
tendues que le narrateur a avec tous les gens qui l’entourent à cause de son
besoin d’être meilleur que les autres, d’être un héros. Sa rencontre avec Lisa
est sans aucun doute ce qui aurait pu régler ce conflit, mais il veut tellement
être le meilleur qu’il en devient méchant et la rabaisse au lieu de lui
démontrer son amour : « C’était le cynisme de mes paroles qui
l’avait ainsi écrasée… » (p. 168). Il se sent tellement minable devant
elle qu’il la rabaisse avec des paroles méchantes pour simplement avoir de
l’emprise sur elle. Il en prend conscience dès la première partie, et dans la
seconde partie il revient en arrière pour que le lecteur en prenne conscience
lui aussi. Pour ce qui est de l’Étranger,
la situation limite est sans aucun doute l’exécution qui est le résultat du
conflit de l’irrationalité de la société et de la rationalité de Meursault.
C’est une question d’incompréhension. Ce qui pourrait régler le conflit se
trouve dans le mensonge, ce que le protagoniste ne comprend pas, car il est le
représentant de la vérité pure et simple. Pendant son premier interrogatoire,
Meursault dit au juge d’instruction qu’il ne regrette pas son
crime : « J’ai réfléchi et j’ai dit que, plutôt que du regret
véritable, j’éprouvais un certain ennui. J’ai eu l’impression qu’il ne me comprenait
pas » (p. 107). Il est déjà condamné et il est devenu un criminel endurci
qui n’a pas droit à la clémence de la société. S’il avait menti et dit qu’il avait
regretté son geste, il aurait probablement eu l’indulgence du juge. Dans les
œuvres existentialistes, on ne peut pas résoudre tous les problèmes ou les
contradictions liés à l’existence, car l’univers est absurde en soi.
La portée existentialiste représentée par la psychologie et l’évolution
des protagonistes dans les deux œuvres littéraires à l’étude.
Notes d’un souterrain de Dostoïevski
Les
personnages principaux d’une œuvre existentialiste ont une psychologie
particulière avant de prendre conscience. On pourrait dire qu’ils sont des
êtres authentiques, et soit la société les transforme, soit ils restent spéciaux
et peu communs. L’homme du souterrain a une psychologie très complexe, parce
qu’il prône le romantisme littéraire en jouant au jeu symbolique du maître et
de l’esclave, mais échoue toutes les actions romanesques qu’il entreprend.
D’abord, dans la deuxième partie, le héros prêche la littérature romantique et
voudrait régler son comportement sur celle-ci. Mais il ne parvient jamais à
devenir un héros digne de ce nom, car son raisonnement est basé sur une tout autre
logique. En effet, il rêve d’être aimé et d’être reconnu comme un être
héroïque. Il veut faire de sa vie une vie de roman, car la réalité est pauvre et
désenchantée, tandis que le rêve est riche et merveilleux. Mais ses tentatives
se révèlent être des échecs continuels. Par exemple, au début de la deuxième
partie, il marche dans la rue quand soudain une bagarre dans une taverne éclate
et il voit l’expulsion d’un homme par la fenêtre. Il entre dans cette taverne
pour provoquer l’autre homme, un officier, et du même coup être expulsé lui
aussi, mais ne parvient qu’a être totalement ignoré : « Bon
Dieu! ce que j’aurais donné pour une bonne, pour une plus juste dispute, une
dispute plus convenable, plus littéraire, pour ainsi dire! On m’avait traité
comme une mouche » (p. 92). Son désir, ici, de se faire jeter par la
fenêtre parait absurde, certes, mais il en revient aussi au désir romanesque de
vivre une bagarre en règle, ce qui signifie une bagarre d’égal à égal. Or, ce
n’est point ce qui se produit puisque l’officier l’ignore. L’ignorance pousse l’homme
du souterrain à se comparer avec à mouche, un simple insecte qu’on écrase du
revers de la main, plus petit et insignifiant. De plus, la gradation sur la
dispute exprime l’intensité des émotions que le narrateur-héros ressent à cet
instant même. Il se sent rejeté, bafoué et ignoré. Il a le sentiment d’être un
moins que rien pour l’officier et pour les autres du même coup. La gradation
donne un effet de dramatisation aussi. Pour l’homme du souterrain, cette
constatation est un drame en soi et cela prouve son échec par rapport au désir
profond de devenir un noble, une personne importante. L’échec vient de la
réalité auquel l’homme fait face. Même s’il veut que sa vie soit un roman, il
découvre que la réalité l’en empêche cruellement : « Ainsi
s’esquissent deux logiques ou deux conceptions de la vie : la vie
littéraire ou livresque et la réalité ou la vie vivante » [11].
La réalité est tellement fade et laide que la vie romanesque est plus alléchante
et plus belle pour le protagoniste des Notes
d’un souterrain. Mais, malheureusement, il ne parvient pas à vivre comme
dans un roman, car la réalité est trop présente et cela, il ne l’accepte pas et
c’est pourquoi il devient l’être peu reluisant représenté dans la première
partie. Il y a aussi le désir de l’homme du souterrain à jouer au jeu du
pouvoir, c’est-à-dire être supérieur ou même inférieur aux autres, car en
vérité il veut seulement exister, que ce soit en bien ou en
mal : « n’être pas est un mal plus angoissant encore qu’être un
rien, qu’être esclave » [12].
Le regard de l’autre est primordial dans l’existence de
l’homme. Mais, pour l’homme du souterrain, le regard des autres est méprisant
et il est conscient de la souffrance que cela lui inflige. Seulement, il ne
peut pas s’en passer. Et c’est à partir de cette conscience qu’il devient un
être de méchanceté. Il se venge de la supériorité qu’exerçaient les autres sur
lui en prenant du plaisir à exercer la sienne :
La jouissance venait justement de la conscience
excessivement claire que j’avais de mon avilissement, de ce que je me sentais
acculé au tout dernier mur; que certes cela allait très mal, mais qu’il ne
pouvait en être autrement; que je n’avais plus d’issue, que jamais je ne
deviendrais un autre homme; que même s’il me restait assez de temps et de foi
pour me refaire, je ne l’aurais pas voulu; et que l’aurais-je voulu, là encore,
je n’aurais rien fait, parce qu’en réalité, ce que l’on voudrait devenir
n’existe peut-être pas. (P. 49)
La phrase longue et la négation illustrent la dépréciation
qu’il a pour lui-même. L’effet d’accumulation ressenti par le souci du détail est
la représentation de sa conscience. L’homme du souterrain est conscient de sa
personne et de la réalité de la vie et tout ceci est négatif à ses yeux, d’où
la négation très présente. Son rêve de vivre dans le romantisme est totalement
écrasé. Cette conscience le rend aigri à propos de sa personne et il en
souffre. Mais, la souffrance est, ici, transformée en une sorte de jouissance.
Ce qui équivaut à la liberté obtenue lorsque l’homme existentialiste accepte sa
condition, sa souffrance, et prend conscience de celle-ci. L’être de conscience
est condamné à la liberté, mais il peut la reconnaître et accepter la
responsabilité de ses choix. Il n’a ni objectif, ni but premier pour exister.
Il lui faut alors trouver une raison valable d’être là, d’exister. Même si
cette raison se trouve dans la méchanceté, s’il en prend la responsabilité, il
peut en retirer du bonheur ou ce qu’il appelle de la jouissance.
L’étranger
d’Albert Camus
Meursault dans L’étranger
d’Albert Camus est indifférent au monde qui l’entoure, il est ignorant face à
la logique de la société et il prend conscience qu’il est un « martyr de
la vérité » [13], ce qu’il
accepte en se révoltant, car il garde son authenticité. Meursault est le reflet
de « la sensibilité absurde » [14], car il y a
cette « confrontation de cet irrationnel et de ce désir éperdu de clarté
dont l’appel résonne au plus profond de l’homme » [15]. D’abord, il y
a cette innocence enfantine de Meursault face au reste du monde. L’authenticité
de l’enfant est pure et noble. En effet, cette qualité ou ce défaut,
pourrait-on dire, illustre la personnalité du héros dans L’étranger. C’est une qualité dans la mesure où le protagoniste est
pur et noble et ne dévie pas de son authenticité. Mais cela devient un défaut
pour la société qui se sent menacée, car il est différent et ne se plie pas à
celle-ci. Le héros a une innocence enfantine, car il ne se pose jamais de questions,
tout est clair et précis pour lui. De plus, son ignorance flagrante du reste de
la société appuie son côté enfantin. On remarque ce trait dès le début du
roman, quand l’étranger reçoit un télégramme de l’asile pour lui faire part de
la mort de sa mère : « Pour le moment, c’est un peu comme si
maman n’était pas morte. Après l’enterrement, au contraire, ce sera une affaire
classée et tout aura revêtu une allure plus officielle » (p. 10). Le
mélange des niveaux de langue produit un effet de familiarité, mais aussi de
détachement. Certes, la première phrase se rapproche du langage familier, mais
la seconde se rapproche plus du langage soutenu. L’ignorance du deuil de la
mort d’un proche et l’indifférence de cette étape de la vie représentent bien
la personnalité du narrateur-héros. Il est comme un enfant qui ne comprend pas
trop le sens de la mort, ou bien il ne veut pas vraiment se questionner sur
celle-ci, car même s’il s’interroge, les faits ne changeront pas. Ce côté
innocent le rend donc encore plus étranger au reste du monde.
De plus, il est important de comprendre que Meursault est un
« martyr de la vérité »[16].
Effectivement, le héros est un fervent défenseur de la vérité. Il refuse de se
prêter aux conventions de la société par la parole, car il garde son
authenticité. Meursault ne comprend pas non plus qu’on le juge pour autre
chose, l’enterrement, que pour le crime dont il ne se sent pas responsable, car
il dit que c’est la faute du soleil. On lui reproche d’être insensible, car il
n’a pas pleuré la mort de sa mère. Il est donc victime de la vérité des faits
tels qui les connaît. Durant son procès, le procureur l’accuse de son insensibilité :
Mais, il ne craignait pas de le dire,
l’horreur que lui inspirait ce crime le cédait presque à celle qu’il ressentait
devant mon insensibilité. Toujours selon lui, un homme qui tuait moralement sa
mère se retranchait de la société des hommes au même titre que celui qui
portait une main meurtrière sur l’auteur de ses jours. (p. 154)
Cette métaphore du meurtre de la mère provoque un sentiment
d’incompréhension de la part du héros, car il n’est pas devant la cour pour le
meurtre de celle-ci, mais pour le meurtre de l’Arabe. Sans compter que sa mère
n’a pas été tuée, elle est plutôt morte de façon naturelle. La métaphore joue
un rôle pour ainsi dire important, car elle illustre la distinction entre
Meursault et la société. La seule vérité que Meursault connaît, c’est la cause
du meurtre qu’il a commis : « J’ai dit rapidement, en mêlant un peu les
mots et en me rendant compte de mon ridicule, que c’était à cause du soleil. Il
y a eu des rires dans la salle » (p. 156). Il est un être inhumain pour la
société parce qu’il est indifférent et qu’il est étranger, d’où la
signification du titre. Les autres rient de lui parce qu’il cherche une raison
raisonnable où il n’y en pas du tout, car le meurtre n’est pas raisonnable en
soi. Tuer un autre homme est une réalité conditionnée par la nature humaine et
non par la raison. Pour le lecteur, le meurtre est un geste normal, car on le
voit du point de vue du héros, c’est-à-dire comme un accident. Pour la société,
c’est le détachement du héros qui le rend coupable de l’acte. De plus, la
narration à la première personne et le style qui est simple et délibérément
discontinu[17]
caractérisent et aident à comprendre le détachement de la voix du protagoniste.
Le lecteur croit que le texte est un journal intime écrit avant la mort de son
narrateur, ce qui ajoute une cohérence esthétique de la narration et aide à considérer
Meursault comme un héros. D’ailleurs, L’étranger
d’Albert Camus est écrit d’un ton unique pour accentuer l’authenticité du
héros. Chaque phrase est claire et simple. En effet, la phrase courte et le
passé composé viennent accentuer la simplicité de la parole du narrateur sujet.
Les phrases sont toutes indépendantes les unes des autres pour mettre en
avant-plan la solitude de Meursault face au monde. Cette solitude est alors
ressentie à travers l’écriture.
« La langue hyperclassique » [18] de la deuxième
partie du roman illustre l’évolution du personnage, car le texte n’est pas
simple et continu tout au long. En effet, les parties sur le meurtre et sur la
prise de conscience finale sont plutôt différentes stylistiquement parlant du
reste de la narration. Elles sont lyriques. Ce lyrisme illustre, au contraire
du style simple, les moments flous et essentiels que vit le protagoniste : « Du
fond de mon avenir, pendant toute cette vie absurde que j’avais menée, un
souffle obscur remontait vers moi à travers des années qui n’étaient pas encore
venues et ce souffle égalisait sur son passage tout ce qu’on me proposait alors
dans les années pas plus réelles que je vivais » (p. 181). À travers les
images provoquées par la métaphore du souffle, on peut sentir l’évolution du
personnage par l’apparition d’une conscience existentielle. Il prend alors
conscience de l’absurdité de la vie, car il sait qu’il a eu raison de ne
vouloir dire que la vérité pure et simple. Pour les existentialistes, l’être de
conscience est libre dans la mesure où il accepte la responsabilité de ses
choix. Meursault assume totalement ses choix et sa responsabilité, mais il a
été condamné quand même, car la société prône la raison et cherche toujours une
raison aux actes humains jusqu’à ce qu’elle la trouve raisonnable. La métaphore
est utilisée pour illustrer justement l’irréalité de la situation, c’est-à-dire
l’absurdité de celle-ci, car : « L’homme existentialiste est borné
par le néant et joue toujours sa vie dans un rapport au non-sens » [19]. C'est-à-dire
que l’homme ne trouve pas toujours de sens à tout ce qui existe et alors il le
relie à l’absurdité de la chose. Par exemple, ce que la société trouve
inacceptable est souvent très superflu et insignifiant alors qu’il y a des
enjeux encore plus importants. Elle se borne aux insignifiances et oublie la
réelle menace. C’est souvent de cela que découle le sentiment d’absurdité que
l’homme existentiel ressent un jour ou l’autre. Même si le protagoniste de L’étranger est condamné à mourir, on a
le sentiment que grâce à son évolution phénoménale, il a accompli une chose que
beaucoup d’hommes n’accompliront jamais, c’est-à-dire la prise de conscience.
Comparaisons
La psychologie des personnages principaux dans les deux
romans n’est pas tout à fait pareille. Meursault voit la vie de façon détachée
et indifférente tandis que l’homme du souterrain voit la vie de façon romancée
et rêvée au départ. Ensuite, tous les deux se rendent compte que la société
apporte la désillusion dans leur vie. Le héros-narrateur de L’étranger reste authentique et ne se
laisse pas influencer par la société, tandis que l’homme du souterrain, lui,
transforme sa personnalité pour se venger du mépris qu’il a subi. L’évolution
de chacun par contre est ressemblante, car ils prennent conscience tous les
deux que la société, en voulant trop raisonner, devient totalement
irraisonnable. Elle est tellement absurde qu’elle pousse les deux hommes à la
révolte. L’un, Meursault, se révolte, quand l’aumônier veut prier pour lui,
avec ses paroles : « Je me suis mis à crier à plein gosier et je l’ai
insulté et je lui ai dit de ne pas prier » (p. 180). Une fois de plus, la
gradation décroissante illustre l’intensité de la colère qui est montée, mais
qui redescend tranquillement. C’est comme si enfin Meursault exprimait ce qu’il
ressent et cela lui enlève un poids énorme sur les épaules. L’autre, l’homme du
souterrain, se révolte avec ses actions : « Je suis un homme
malade… Je suis un homme méchant […] je ne me soigne pas et je ne me suis
jamais soigné […] c’est par méchanceté que je refuse de me soigner » (p.
43). À travers son refus de soins, il exprime sa méchanceté. Il fait cela juste
pour provoquer les autres. Il dit lui-même qu’il refuse par pure méchanceté.
Les points de suspension au début font place à l’intention ironique du
narrateur. Il veut faire réagir. Finalement, la personnalité des deux
protagonistes n’est pas la même, mais leur évolution jusqu’à la prise de
conscience se ressemble un peu. Ils se révoltent contre une société totalement
déraisonnable.
De plus, l’évolution des personnages dans les deux œuvres
existentialistes est illustrée par les thèmes apportés. Les thèmes les plus
importants qu’on retrouve dans toute œuvre littéraire existentialiste
sont : la liberté, l’absurdité, la prise de conscience, l’angoisse
existentielle et la relation avec les autres ou avec le monde. D’abord, il y a
la relation que les protagonistes ont avec les autres ou avec le monde. Les
relations peuvent être difficiles et causent des problèmes, c’est ce qu’on
appelle « le problème d’autrui »[20]. Ce problème
est la cause d’une incompréhension majeure des êtres humains. L’homme est
unique et ne comprend pas toujours les autres. La raison d’un n’est pas la
raison de l’autre. Si l’homme parvient à ne pas juger le comportement des
autres, il peut alors être libre. Dans les œuvres existentialistes, les autres,
par leur jugement négatif, causent des problèmes majeurs aux êtres authentiques
représentés par les héros. Dans les Notes
d’un souterrain et dans L’étranger,
la société, en voulant comprendre, juge et transforme les protagonistes en être
conscient. La société représente, dans les deux cas, une source de problèmes
qui pousse l’homme du souterrain et l’étranger à prendre conscience de leur
existence. La prise de conscience est un thème d’autant plus important, car
cela signifie que les protagonistes se conforment à la définition
existentialiste « Je suis, je pense et j’agis, donc j’ai de
l’essence »[21],
contrairement à la définition existentialiste de Descarte « Je pense, donc
je suis »[22].
![]() | ||
Le Cri d'Edvard Munch, 1893 |
En ce qui me concerne personnellement, j’ai
simplement poussé jusqu’à l’extrême limite, dans ma propre vie ce que vous
n’avez jamais osé pousser même à moitié, et encore, en prenant votre frousse
pour de la raison, ce qui vous servait de consolation, alors qu’en fait, vous
vous trompiez vous-mêmes. Si bien que finalement, je parais plus vivant que
vous. (P. 177)
L’utilisation du pronom vous illustre la société et le
détachement de celle-ci du héros-narrateur. Il a pris conscience de l’absurdité
raisonnable du monde qui l’entoure et se trouve plus en vie, car il n’est plus
un corps-objet. La manipulation de la société n’a plus d’emprise sur lui, il
est maintenant un être indépendant et libre. Et cette constatation est la même
pour Meursault dans L’étranger.
Conclusion
Tout compte fait, malgré leurs nombreuses différences, L’étranger et les Notes d’un souterrain représentent la littérature existentialiste.
En effet, le contexte sociohistorique et culturel, la psychologie et
l’évolution des personnages illustrent que l’existence humaine est basée sur la
philosophie existentialiste plutôt que sur la physique (philosophie
matérialisme), sur l’égalité sociale et sur le rationalisme. Les problèmes existentiels
découlent souvent du jeu de pouvoir, comme la colonisation et l’exécution
pénale le démontrent. La situation limite, le conflit existentiel et les
actions qui pourraient régler le conflit illustrent justement que si tous les hommes
prenaient conscience, il y aurait moins de mensonges et ils se sentiraient plus
libre. De plus, tous les thèmes importants de l’existentialisme sont présents
dans les deux chefs-d'œuvre littéraires, soit la relation compliquée des protagonistes
avec les autres qui apporte la prise de conscience sur l’absurdité de la vie.
Ensuite, l’angoisse existentielle obtenue devant un monde sans réponse mène
enfin à la liberté recherchée par tous les êtres existentialistes, dont font partie
Meursault et l’homme du souterrain. Et, la révolte finale des deux
protagonistes affirme que la vie est absurde en soi.

[1] J. Colette, L’existentialisme, p. 19.
[2] Ibidem, p. 46.
[3] É. Seekins, L’importance d’autrui : une étude des thèmes existentialiste dans
le roman Tous les hommes sont mortels par Simone de Beauvoir, p. 27.
[4] D. Brière, Logos, « La raison en quête de vérité », p. 4.
[5]
K. Pomian, La querelle du déterminisme, « Philosophie de la science d'aujourd'hui », p. 145.
[6] J. Colette, L’existentialisme, p. 68.
[7]
B. T. Fitch, L’étranger d’Albert
Camus : un texte, ses lecteurs, leurs lectures, p. 5.
[8] J. Colette, L’existentialisme, p. 96.
[9] Ibidem, p. 17.
[10] M. Trépanier et C. Vaillancourt,
La guerre et l’après-guerre :
l’existentialisme et le théâtre de l’absurde, p. 5.
[11] T. Todorov, Introduction, « Une explication du texte », dans Notes d’un souterrain de Dostoïevski, p.
20.
[12] T. Todorov, Introduction, « Une explication du texte », dans Notes d’un souterrain de Dostoïevski, p.
27.
[13] P.-L. Rey, « Profil
13 », L’étranger d’Albert Camus,
p. 39.
[14] Ibidem, p. 59.
[15] Ibidem, p. 61.
[16] Ibidem, p. 39.
[17]
B. T. Fitch, L’étranger d’Albert
Camus : un texte, ses lecteurs, leurs lectures, p. 120.
[18]
Ibidem, p. 121.
[19]
M. Trépanier et C.
Vaillancourt, La guerre et
l’après-guerre : l’existentialisme et le théâtre de l’absurde, p. 20.
[20] É. Seekins, L’importance d’autrui : une étude des thèmes existentialisme dans
le roman Tous les hommes sont mortels par Simone de Beauvoir, p. 27.
[21]
Ibidem, p. 20.
[22]
Ibidem, p. 20.
[23]
M. Trépanier et C.
Vaillancourt, La guerre et
l’après-guerre : l’existentialisme et le théâtre de l’absurde, p. 20.
[24] S. Beckett, En attendant Godot, p. 117.
Médiagraphie
Livres :
Camus,
Albert, L’étranger, coll.
« Folio », France, Édition Gallimard, 1942 (imprimé en 2011), 184
pages.
Colette,
Jacques, L’existentialisme, coll.
« Que sais-je? », Paris, Édition Presses universitaires de France,
1994, 127 pages.
Beckett,
Samuel, En attendant Godot, Paris,
Éditions de Minuit, 1952 (imprimé en 2009), 124 pages.
Brière,
Diane, Logos, « La raison en
quête de vérité », Anjou (Québec), Éditions CEC, 2007, 280 pages.
Dostoïevski,
Fiodor, Notes d’un souterrain, coll.
« GF », Édition Flammarion, 1972 (imprimé en 1992), 190 pages.
Drouilly,
Jean, La pensée politique et religieuse
de Dostoïevski, coll. « Études russes vol. II », Paris, Édition
Librairie des cinq continents, 1971, 501 pages.
Pilote,
Carole, Guide Littéraire 2e
édition, coll. « Chenelière éducation », Montréal (Québec),
Édition Beauchemin, 2007, 144 pages.
Pomian,
Krzysztof, La querelle du déterminisme, « Philosophie de la science d'aujourd'hui », Paris,
Coll. « Le Débat », Édition Gallimard, 1990, 287 pages.
Rey,
Pierre-Louis, « Profil 13 », L’étranger
d’Albert Camus, coll. « Profil littérature », Paris, Édition
Hatier, 1991, 80 pages.
Robert,
Paul, Le nouveau Petit Robert de la
langue française 2011, Paris, Édition Le Robert, 2011, 2837 pages.
T.
Fitch, Brian, L’étranger d’Albert
Camus : un texte, ses lecteurs, leurs lectures, coll. « L »,
Paris, Édition Librairie Larousse, 1972, 175 pages.
Trépanier,
Michel et Claude Vaillancourt, La guerre
et l’après-guerre : l’existentialisme et le théâtre de l’absurde, coll.
« Langue et littérature au collégial », Laval, Éditions Études
vivantes, 2000, 82 pages.
Document
Internet :
Seekins,
Élizabeth, L’importance d’autrui :
une étude des thèmes existentialisme dans le roman Tous les hommes sont mortels
par Simone de Beauvoir, B.A. University of Maine, 2001, 104 pages, [en
ligne], [www.library.umaine.edu/theses/pdf/SeekinsME2007.pdf], (consulté le 15 février 2012).